La PropTech, encore un mot valise ? Oui, mais ce concept est bien plus que ça ! Regroupés sous la bannière de « PropTech », l’ensemble des acteurs et actrices de l’immobilier 2.0 travaillent en effet à transformer les usages et les services liés au secteur, telles que les prestations, visites, ventes ou encore l’administratif.

Le rôle de la PropTech dans l’immobilier

Depuis 2017, de nombreuses agences et startup commencent à se réclamer de ce mouvement, qui hybride « property » et « technology ». La PropTech est aujourd’hui divisée en trois branches : Smart Real Estate (villes et bâtiments intelligents), Fintech (startup de la finance) et économie du partage. Elle joue un rôle de facilitatrice, que ce soit pour les opérations, le commerce ou la gestion de biens immobiliers. Le besoin de voir apparaître de nouveaux acteurs et actrices se ressent d’ailleurs dans les chiffres. Selon la Global PropTech Survey de KPMG, 89 % des entreprises doivent collaborer avec des startup de la PropTech pour s’adapter aux évolutions du secteur en mouvement constant, et seulement 24 % d’entre elles ont véritablement défini une stratégie d’innovation inhérente.

Entre 2012 et 2016, les startup de la PropTech ont réussi à lever 6,4 milliards de dollars dans le monde. En France, l’année 2019 a vu les investissements dans le secteur s’élever à 503 millions d’euros. L’année suivante, crise du Covid oblige, les levées de fonds ont été plus maigres : 282 millions d’euros. Ces apports financiers sont notamment dirigés vers les acteurs et actrices de la conception et construction qui « optimisent le suivi et la planification des travaux de chantier, la gestion des travaux de rénovation, le BIM (réalisation de maquettes numériques, ndlr) et les outils de conception en 3D/réalité virtuelle », selon le site Kleinblue.

Depuis dix ans les investissements suivent, notamment grâce à des startup qui innovent constamment. Mais quelles sont ces jeunes pousses qui challengent le secteur immobilier ?  Et comment ce bouillonnement se traduit-il concrètement ?

Les startup du secteur

Selon le premier baromètre annuel de la PropTech réalisé par l’ESCP et la principauté de Monaco, publié au mois d’avril 2021, 56 % des entreprises du secteur, implantées dans 64 pays à travers le monde, sont américaines. Parmi elles, la startup Opendoor permet aux particuliers et particulières de vendre leur bien, en moins de 48 heures, avec un prix déterminé par un algorithme. Néanmoins, avant d’acheter, il peut être judicieux de visiter !

En Angleterre, la jeune pousse Purple Bricks, une agence immobilière 2.0, confie aux vendeurs et vendeuses l’aspect marketing de la vente en leur épargnant les commissions superflues. Parallèlement, la startup Matterpot propose aux agents immobiliers des caméras afin de scanner un bien à l’aide de lasers. Le but ? Permettre aux futur·es acheteurs et acheteuses de visiter le logement grâce la réalité virtuelle.

D’autres startup ont fait le choix de développer des outils pour répondre aux besoins des professionnel·les du secteur. A Chicago, la jeune pousse SmsAssist s’est rapidement développée afin de créer une solution de gestion immobilière incluant des prestataires externes : déneigement, lavage de vitre, paysagistes…

En France, il en existe 2 600, parmi elles : iListing propose un service d’inter-cabinets, c’est-à-dire qu’elle permet aux agents immobiliers de partager leurs mandats avec d’autres agences. En France toujours, la startup Waggon permet de trouver des freelance spécialisé·es dans les domaines de l’architecture et de l’aménagement.

La technologie pour retrouver de l’accessibilité

Si les investissements étaient en baisse en 2020, la pandémie a tout de même permis à la PropTech de tirer son épingle du jeu. D’ailleurs, selon un sondage réalisé par OpinionWay pour Hosman, un·e Français·e sur trois pense qu’une transaction immobilière peut s’effectuer 100 % en ligne et sans intervention humaine. De même, un quart des Français·es de moins de 50 ans pourrait aller jusqu’à acheter un bien après une visite virtuelle.

La PropTech permet également à une partie de la population de s’approcher du rêve de propriété ou encore de trouver une location plus facilement pour les populations fragilisées en simplifiant leur accès via l’acquisition numérique ou encore comme tremplin d’accessibilité.  Elle s’inscrit au quotidien dans son rôle de facilitatrice et fait autant parler d’elle que de toits. Et demain, achèteriez-vous votre bien derrière un écran ?