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Télémédecine et logement social, vers un mariage de raison ? 

 

Du fait de la crise sanitaire, de nombreux Français·es se sont essayé·es à la téléconsultation médicale et semblent y prendre goût. La possibilité de consulter un·e médecin à distance séduit également les bailleurs sociaux qui commencent à proposer ces services. De quoi renforcer leur mission sociale, demain ? 

 

 Pour la première fois en France, Aiguillon Construction et Harmonie Habitat, deux bailleurs sociaux du Groupe Arcade-VYV, ont conclu un partenariat avec un acteur de la télémédecine. Une alliance inédite qui permettra à 20 000 locataires d’avoir accès en moins de 15 minutes, sans rendez-vous, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 à un service de téléconsultation médicale. Les locataires pourront profiter de ce service illimité et intégralement pris en charge par leur bailleur, directement depuis leur espace locataire. Une expérimentation qui laisse entrevoir une percée des questions de santé dans les missions des bailleurs sociauxCes mêmes bailleurs qui tentent notamment de trouver des réponses au vieillissement de leurs locataires. 

 

Rapprocher la médecine du logement social, une nouvelle nécessité ? 

 L’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancolsa rendu public, en novembre 2019un rapport qui faisait état de la nécessité pour les bailleurs sociaux de s’adapter au vieillissement des locataires. Et pour cause, 25% des locataires du parc HLM français ont aujourd’hui plus de 65 ans. Mais ce n’est pas tout, selon le même rapport, « plus d’un logement social sur deux est potentiellement concerné par le vieillissement d’au moins un de ses habitants à court ou moyen terme ». Dans ce contexte, l’Ancols parle d’une nécessaire « mutation au sein du parc ».  

 Derrière cette injonction se cache un enjeu majeur, celui d’aider un maximum de personnes âgées à rester le plus longtemps possible dans leur logement à l’heure  les tarifs des établissements d’hébergement privés ne sont pas franchement démocratiques. Il faut, en effet, débourser mensuellement 1977 € en moyenne en France pour résider dans l’un de ces établissements pour personnes âgées 

 Une nouvelle donne qui incite les bailleurs sociaux à favoriser le « bien vivre chez soi » le plus longtemps possible. « Un meilleur accès aux services, l’existence d’un habitat adapté et le développement du lien social jouent un rôle primordial pour prévenir la dépendance ou même contribuer à améliorer l’état de santé d’une personne en perte d’autonomie » indique l’Union sociale pour l’habitat dans l’une de ses publications. 

 

Quand la tech’ renforce la mission sociale des bailleurs 

 Et si les nouvelles technologies et les partenariats avec le monde de la santé permettaient au monde HLM d’aller encore plus loin dans sa mission sociale ? C’est aussi le sens de la convention de partenariat signée entre l’Union sociale pour l’habitat d’Ile-de-France et l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France. En mutualisant leurs efforts, les deux organismes ambitionnent d’améliorer la santé et les conditions de vie des locataires du parc social, notamment celles des personnes âgées et des jeunes en situation de précarité 

 Contrairement aux idées reçues, avec une commune sur deux sans médecin généraliste, l’IledeFrance est en effet le premier désert médical hexagonal ! Avec l’accélération de la télémédecine en 2020, suite au Ségur de la santédemandé par le ministre de la santé Olivier Véran, nul doute que les bailleurs sociaux vont se saisir du sujet pour offrir à leurs locataires un meilleur accès aux soins et tenter de répondre au défi du vieillissement de la population. On pourra aussi compter sur leur vigilance pour que cette modernisation de la médecine et les alliances qu’elle induit réponde toujours à l’intérêt général. Un intérêt qui se trouve être dans l’ADN des acteurs du logement social. 

 

 

 

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