Les 5 atouts de l’impression 3D appliqués au logement social
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Après la santé, l’aviation, la mode ou encore l’alimentation, l’impression 3D commence à se faire une place de choix dans le BTP. Ses nombreux atouts attirent également le secteur du logement social. 3F a, pour sa part, récemment imprimé en 3D un espace destiné à l’accueil de ses locataires. Passage en revue des meilleurs atouts de l’impression 3D.
1/ RAPIDE
En seulement 12 heures, l’entreprise américaine S-Squared 3D printers (SQ3D) a réalisé une maison de 46 m² pour un coût de 2 000 dollars et souhaite mettre sa technologie à disposition des personnes en situation de précarité. Saviez-vous qu’en pleine crise sanitaire liée au Covid, des entreprises chinoises ont déployé des capsules d’isolement imprimées en 3D en deux heures pour protéger les employé·es des hôpitaux de possibles contaminations ? Elles se seraient inspirées des réalisations de Batiprint3D, une startup nantaise qui s’est spécialisée dans les solutions de conception, de réalisation et de rénovation d’habitat en utilisant notamment l’impression 3D et la robotique. C’est donc pour ce type de situations (crises sanitaires, catastrophes naturelles…) qui nécessitent d’aller vite et sans avoir besoin de beaucoup de main-d’œuvre, que l’impression 3D prend tout son sens.
2/ PEU COÛTEUSE
Moins chère l’impression 3D, vraiment ? 3D WASP (World’s Advanced Saving Project) est une startup italienne plutôt prometteuse. Son exploit ? Imprimer une maison avec une structure 3D composée de béton et de matériaux à base de boue pour la modique somme de… 870 euros. « À mesure que les technologies, les matériaux et les équipements d’impression 3D se développent, leurs coûts vont diminuer et leur efficacité s’améliorera. Dans le même temps, l’impression 3D peut bénéficier d’une augmentation de sensibilisation et d’une adoption plus large dans le secteur de la construction. Globalement, cela peut conduire à des économies d’échelle, et des investissements accrus en R&D dans l’impression 3D », projette une note intitulée « Intégrer les innovations numériques dans le secteur de la construction » réalisée par la commission européenne. « Le coût de la première maison imprimée en 3D était de 20 % inférieur à ce qu’il aurait été si elle avait été réalisée via des méthodes traditionnelles. On estime que la réduction des coûts sera de 25 % dans 4 ans et jusqu’à 40 % dans 10 à 15 ans », explique un article de Archdaily.
L’impression 3D peut se targuer de réduire de 20 % les émissions de CO2
3/ ÉCOLOGIQUE
Bien sûr, l’empreinte écologique des processus informatiques nécessaires à une impression 3D n’est pas à négliger. Mais à côté d’une construction dite classique, l’impression 3D n’a pas à rougir, bien au contraire puisqu’elle peut se targuer de réduire de 20 % les émissions de CO2 ! Et ce n’est pas tout, cette technologie, si elle est combinée avec des matériaux naturels ou recyclés comme la paille et la terre, peut considérablement réduire la facture écologique. À Nantes, un logement social de 95 m² baptisé « Yhnova » fabriqué grâce à l’impression 3D affiche une isolation thermique plus performante de 40 % qu’une construction classique. Une prouesse que l’on attribue aux formes des courbes permises par le procédé d’impression.
Et si on lui ajoute les principes de l’économie circulaire, l’impression 3D peut être encore plus vertueuse. La crise du Covid et ses conséquences économiques font de l’impression 3D un enjeu stratégique d’une relance qui doit intégrer les valeurs de l’économie circulaire selon Patrick Schröder et David McGinty, deux poids lourds du lobby d’une transition circulaire : « L’idée d’économies « glocalisées », tenant davantage compte des conditions locales tout en s’engageant de manière constructive au niveau mondial, prend de l’ampleur. Dans ce contexte, les technologies de fabrication localisées telles que l’impression 3D ont reçu une nouvelle attention pendant la crise ».
4/ INCLUSIVE
En France, pour voir sa maison sortir de terre, il faut débourser en moyenne 1 100 euros par mètre carré. Un tarif d’entrée bien trop élevé pour être accessible aux plus modestes. Et si l’impression 3D offrait à tous et toutes la possibilité d’être propriétaire ? 3D WASP, la fameuse startup italienne qui a construit une maison en 3D pour moins de 1 000 euros, a ainsi décidé de laisser ses instructions en open source. Les tutoriels sont accessibles en ligne et les entreprises intéressées peuvent acheter un kit complet comprenant tout le nécessaire (imprimante 3D et tous les outils). Au Mexique, une immense imprimante 3D a été conçue pour répondre à la pénurie de logements dans les quartiers pauvres du pays. Et pour Brett Hagler, le fondateur de New Story à l’origine du tout premier quartier imprimé du monde au Mexique: « La création du changement doit être une recherche open source. Nous pensons que lorsqu’il y a un problème connu par un milliard de personnes, vous avez besoin d’un groupe de partenaires pour le faire. Et donc tout ce que nous créons, de nos machines d’impression 3D avec Icon aux logiciels que nous développons, a pour but de démocratiser et d’ouvrir ce que nous construisons afin que d’autres organisations à but non lucratif et gouvernements qui travaillent sur le même problème puissent l’utiliser ».
5/ PERSONNALISABLE
Le rapport Wholer 2019, qui fait office de référence dans le secteur de l’impression 3D prévoit des dépenses mondiales pour tous les produits et services d’impression 3D à hauteur de 15,8 milliards de dollars en 2020. Ses dépenses continueront d’accélérer, atteignant 23,9 milliards de dollars en 2022 et 35,6 milliards de dollars en 2024. C’est bien sa capacité à personnaliser toute création (prothèses, chaussures, bijoux…) qui séduit les professionnel·les de cette industrie ! Travis Kalanick, co-fondateur et ancien patron d’Uber soutient désormais Habitas, une startup hôtelière qui porte un concept d’hôtels imprimés en 3D. Et la jeune entreprise, qui a déjà levé 20 millions de dollars, s’amuse à assembler les chambres comme des Lego avec le souci de les personnaliser en fonction de l’environnement local. Et si la nouvelle lubie de Kalanick pouvait se développer à l’avenir dans le logement social ? La suite au prochain épisode…