ET CONCRÈTEMENT

Crise du Covid : le secteur du logement social se mobilise

 

Aujourd’hui une personne sur six vit dans un logement social en France. Comment ont-elles vécu le confinement ? Mais aussi, face à la crise du Covid-19, quel est le rôle des bailleurs sociaux dans la prise en compte des besoins des locataires afin de faciliter un quotidien devenu plus difficile ?

Être présent·es à distance

En période de confinement, une attention toute particulière est portée aux locataires âgé·es, souvent plus isolé·es. « Nous les appelons régulièrement pour prendre des nouvelles. Et pour les personnes qui n’ont pas leur famille, nous leur avons proposé de téléphoner à la Croix-Rouge pour simplement discuter, mais aussi pour les aider à faire leurs courses ou aller à la pharmacie. C’est très enrichissant, on les entend sourire », raconte Sophie Pelmard, gardienne d’un immeuble 3F du quartier des Côteaux à Mulhouse. Un témoignage qui rappelle le rôle central des gardiens et gardiennes d’immeubles dans la vie quotidienne des locataires. Vecteur de lien social, elles et ils jouent un rôle essentiel pendant la pandémie. Non seulement pour assurer le nettoyage des points de contact dans les résidences, gérer les situations techniques d’urgence, mais aussi pour maintenir le lien entre habitant·es.

 

Mobiliser des logements sociaux pour les soignant·es

Dès le début du premier confinement, le bailleur social 3F a mis gratuitement à la disposition des soignant·es près de 50 logements situés à proximité de leur lieu de travail, hôpitaux ou Ehpad. L’enjeu ? « Participer à l’effort national de solidarité », explique Olivier Perret, directeur de l’agence 3F du Val-de-Marne et à la tête de l’opération « Un lit pour nos soignant·es ».  Et pour cause, dès la fin mars Julien Denormandie, alors ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, alertait sur un manque de logements : « Il s’agit de mettre à disposition son logement lorsque celui-ci est vacant et moi j’en appelle vraiment à tous les propriétaires de logements vacants, surtout quand ceux-ci se situent à proximité d’hôpitaux civils ».

 

Être au plus près des besoins des locataires

Apporter des fournitures pour assurer une continuité pédagogique pour les enfants, distribuer des colis de première nécessité aux personnes en précarité, contacter les personnes âgées… les bailleurs sociaux – en lien étroit avec les associations locales – n’ont pas ménagé leurs efforts pour répondre aux besoins des locataires. Une foire aux questions a été prévue pour répondre aux nombreuses questions qu’ils peuvent se poser durant la période. Aussi, les bailleurs ont été nombreux à afficher dans les halls d’immeuble des informations à destination des personnes victimes de violences intrafamiliales. Des violences qui ont explosé, avec des appels au 119 – le numéro d’urgence pour l’enfance en danger – en augmentation de 89 % sur une seule semaine, constate Adrien Taquet, le secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé. Selon Marlène Schiappa, l’ancienne secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes, les plaintes pour violences conjugales ont augmenté de 36 % pendant le premier confinement.

 

Accompagner les locataires en difficultés financières

Selon une récente étude de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), 6 à 7 millions de Français·es auraient du mal à payer leur loyer. Avec la crise du Covid-19 et ses répercussions économiques, beaucoup redoutent l’impact sur les ménages. La vocation sociale des bailleurs HLM est, en cette période, plus encore réaffirmée.

L’Union sociale pour l’habitat, les fédérations qui la composent et les cinq associations nationales de locataires siégeant à la Commission nationale de concertation, ont signé le 4 mai 2020 une charte nationale d’engagements de bonnes pratiques en faveur des locataires en situation de fragilité économique liée à la crise du Covid. « Le repérage, le contact avec les ménages fragilisés économiquement et leur suivi constituent la clé de voûte des vingt engagements de la charte nationale », indiquent les signataires de la charte. C’est bien la prévention et l’accompagnement individuel qui ont été privilégiés par le secteur du logement social pour faire face aux difficultés financières des locataires.

Sur tous les fronts, les bailleurs sociaux n’ont de cesse de répondre à leurs besoins pendant la crise sanitaire. La gestion de l’après, tout aussi délicate et décisive, nécessitera, sans doute, la même exigence et la même proximité déployées jusqu’ici.

 

 

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